"Mare" d'Andrea Staka (2020)

Vidéo en ligne

À Dubrovnik, en Croatie, Mare vit à côté de l’aéroport où son mari travaille, mais n'a jamais pris l’avion. Prisonnière de tâches domestiques, cette mère de trois enfants rêve en secret d'une autre vie, et contre la volonté de son époux, voudrait retrouver son emploi. Lorsque Piotr, un séduisant chef de chantier polonais, emménage près de chez eux, Mare voit en lui la promesse d'une liberté à laquelle elle aspire sans savoir où la chercher. Une femme ordinaire Dès les premières minutes de ce film croato-suisse, présenté lors de la Berlinale 2020, le décor est posé : Mare, épouse dévouée et bonne mère, prépare le petit déjeuner de ses enfants en partance pour l’école, étend le linge, passe l’aspirateur, astique sa maison… Sur ses épaules repose le poids d’un immuable quotidien, son mari tenant presque la place d’un quatrième enfant. Dans un super-16 granuleux qui accentue la proximité avec son personnage, la cinéaste suisse Andrea Staka, Léopard d'or à Locarno pour "Das Fraülein" (2006), déjà avec Marija Skaricic, livre un portrait tout en nuances d’une femme ordinaire, à la fois moderne et entravée, consciente de ses désirs et liée par l'amour qu'elle porte aux siens. En filmant longuement le beau visage de l'actrice, la réalisatrice interroge, en filigrane, les frontières mouvantes de la liberté intérieure, dont l'omniprésence de la mer – le prénom de l'héroïne – et l’incessant ballet des avions deviennent les métaphores.

Consulter en ligne

Chargement des enrichissements...