"Le retour d'Afrique" d'Alain Tanner (1973)

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Après avoir vendu tout ce qu'ils possèdent, ils organisent une fête d'adieux. Mais à l'heure de l'envol, Max leur demande par télégramme de tout annuler. Incapables d'assumer ce faux départ, Vincent et Françoise se claustrent dans leur mansarde et dérivent en un voyage immobile.À Genève, un jeune couple, Vincent et Françoise, s'ennuie et rêve d'ailleurs. Alors qu'ils songent à partir en Afrique, leur ami Max, qui vit en Algérie, les invite à le rejoindre. Après avoir vendu tout ce qu'ils possèdent, ils organisent une fête d'adieux. Mais à l'heure de l'envol, Max leur demande par télégramme de tout annuler. Incapables d'assumer ce faux départ, vis-à-vis des autres comme d'eux-mêmes, Vincent et Françoise se claustrent dans leur mansarde et dérivent en un voyage immobile, dans l'attente d'une lettre de Max qui les libérerait de leurs frustrations.Retour au pays natalPourquoi partir et pour fuir quoi ? Dans ces années 1970 où féminisme et tiers-mondisme nourrissent une jeunesse en quête de nouveaux modèles, ce retour sur soi contraint les protagonistes à expérimenter les limites de leur utopie. Saisi dans la banalité de son quotidien, alternativement prosaïque et poétique, le couple, privé d'évasion, tâtonne et se (re)cherche. "Finalement, la prise de conscience des personnages, c'est que le tiers-monde se trouve à cinq kilomètres en prenant l'autobus", déclarait Alain Tanner, qui reconnaissait s'être inspiré de son propre parcours. Émaillé, dans les dialogues, d'extraits du poème d'Aimé Césaire Cahier d'un retour au pays natal, et résolument du côté des femmes, le film chemine de l'illusion de l'ailleurs à une introspection amoureuse. Dans un beau noir et blanc, par le pape de la Nouvelle Vague suisse, une plongée dans les vagues à l'âme d'une génération, entre ennui, peur de l'avenir et résistance molle à l'embourgeoisement, comme un rite de passage obligé vers la maturité.

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