"Happy Pills" d'Arnaud Robert (2020)

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En six portraits aux quatre coins du monde, enquête sur une humanité accro aux solutions de l'industrie pharmaceutique.En France, Louis prend de la morphine et de l'insuline chaque jour. À l'annonce de sa fin prochaine, du fait d'un cancer du pancréas, il a refusé les traitements agressifs pour choisir une mort assistée, par injection de barbiturique. En Suisse, Patrick, lui, prend de la sertraline, un antidépresseur puissant, de la quétiapine, un antipsychotique, et du lithium pour stabiliser ses humeurs. Au Niger, le tramadol, un antalgique qui atténue la douleur, permet à Alzouma de rester éveillé malgré la fatigue qu’il endure au travail. Addy, lycéenne américaine, est traitée à l'Adderall, une amphétamine aux effets psychostimulants, depuis que son trouble du déficit de l'attention a été diagnostiqué. À Tel-Aviv, Maris prend un comprimé de PREP, subventionné par l’État, chaque jour. Cette nouvelle pilule réduit de 99 % le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels. En Amazonie péruvienne enfin, Yurica, jeune mère célibataire de quatre enfants, combine injections contraceptives et "méthodes naturelles" pour éviter une grossesse non désirée.La vie sur ordonnance ?Durant cinq années, le journaliste Arnaud Robert et le photographe Paolo Woods ont parcouru le monde à la recherche des "Happy Pills", ces solutions pharmaceutiques présentées comme de nouvelles réponses à la quête du bonheur : mieux dormir, mieux travailler, mieux faire l'amour, mieux mourir… Une vie sur ordonnance ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes : aux États-Unis, les trois quarts des 10 % d'enfants souffrant du trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) consomment de la Ritaline ou de l'Adderall. Sur le continent africain, la saisie d'antidouleurs illégaux est passée de 10 kilos par an à 215 tonnes en sept ans. Au-delà de ces troublants constats, mis en lumière par des animations ludiques et un montage vif, la force du documentaire d'Arnaud Robert et Paolo Woods réside dans leur refus de porter tout jugement moral sur ce qui s’apparente à une addiction généralisée. Pour livrer, en lieu et place, quelques belles fenêtres sur nos existences où chacun s'efforce de mieux vivre par tous les moyens mis à sa disposition.

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