Claire Andrieux / réalisé par Jahan Olivier
Jahan Olivier, Rosa Jeanne, de Caunes Emma, Renier Yannick, Vuillermoz Michel, Brücher Christine
Vidéo en ligne
2019
Claire vit comme dans un cocon dans son village des Côtes-d'Armor. Le quotidien de cette quadragénaire se partage entre la petite agence immobilière qu’elle dirige, ses cours de chant et les visites à sa sœur et sa famille ou sa meilleure amie Maëlle. Seuls les hommes dérangent quelque peu son quotidien bien réglé de joyeuse célibataire. Le lunaire et balourd Gwendal, son unique employé, l’insupporte autant par son empressement que ses maladresses professionnelles. Il y a surtout Bruno, régisseur en repérage dans la région pour un futur tournage, à qui elle fait visiter des maisons. Au fil de leurs rendez-vous, le charme opère. Mais Claire paraît sur la défensive, a parfois d’étranges réactions. Lorsque Bruno l’invite à dîner, elle refuse violemment. Plus tard, à un couple d'amis arrivés de Paris, Éléonore et Samuel, elle confie un secret qui éclaire crûment sa personnalité. Le beau portrait d’une femme indépendante dont le célibat assumé cache un lourd secret. Entre comédie et drame universel, une fiction enlevée portée par l'épatante Jeanne Rosa dans un rôle tout en éclats. Puzzle “Allez zou !” Comme l’indique son expression fétiche, cette femme dynamique ne s’en laisse pas conter et semble piloter sa vie d’une main sûre. Pourtant, plus le portrait s’affine, plus il se fissure, laissant affleurer les failles. C'est tout le talent d’Olivier Jahan que d’assembler petit à petit les pièces du puzzle pour conférer au personnage une épaisseur inattendue et un destin qui touche à l’universel. Pour donner corps à cette chronique à double focale (l’intime avec Claire, la vie comme elle va en Bretagne), le réalisateur trouve une fois encore avec Jeanne Rosa une pétulante incarnation, qui navigue avec finesse entre la comédie et le drame. Car Claire Andrieux, comme ses confidents et amis, sont de vieilles connaissances, révélées au grand public dans le précédent film d’Olivier Jahan, Les châteaux de sable (2015). La première y était à l’arrière-plan, les seconds occupaient le premier. Une suite réussie et originale, plutôt rare dans le paysage audiovisuel français.