Apocalypse Mode / réalisé par Nicklaus Olivier
Nicklaus Olivier
Vidéo en ligne
2020
Les accusations pleuvent sur le monde de la mode : écocide, surproduction, gaspillage, racisme… Comment réinventer un système particulièrement amoral ? Le 29 septembre 2020, le collectif européen Extinction Rebellion pirate le médiatique défilé de Dior, se jouant des services de sécurité pour arpenter le podium, une banderole "We are all fashion victims" en main. Une manière de sonner le glas d’une industrie frivole, dépensière et insouciante, à l’aune des différentes crises qui déferlent sur la planète. Le réquisitoire est brûlant : le Covid-19 et son impact économique a porté le dernier coup de boutoir à ce monde fermé, régi par l’argent et célébrant le caprice. Qui peut, aujourd’hui, soutenir une maison de couture (Chanel) qui faisait venir en 2010 de gigantesques blocs de glace depuis la Suède pour servir de décor à son défilé ? "Buy less" Selon Extinction Rebellion, l’industrie textile est responsable de 20 % des eaux usées mondiales, 10 % des émissions carbone dues aux transports et 22,5 % des pesticides épandus, principalement sur les champs de coton. Le monde fermé de la mode disparaîtra-t-il un jour, enterré par les crises à venir, ou bien en profitera-t-il pour se réinventer ? Spécialistes, opposants et critiques (dont la journaliste du New York Times Vanessa Friedman, la porte-parole d’Extinction Rebellion Bel Jacobs, le philosophe Benjamin Simmenauer et le critique et militant pour la représentation de la diversité dans la mode Pierre-Alexandre M’Pelé) décortiquent avec acuité les récentes charges portées contre l’industrie, forcée à revoir un logiciel qui n’avait jusqu’ici que très peu évolué. Si Apocalypse mode passe en revue les différentes solutions pour une mode plus écoresponsable et présente ses grandes figures activistes, dont Vivienne Westwood et son slogan "Buy less, choose well, make it last", le documentaire, sans laisser de côté son ton ludique et humoristique, n’oublie pas de répondre à une question trop peu posée : puisque la crise de son modèle dure depuis plus de dix ans, pourquoi le monde de la mode met-il tant de temps à agir en conséquence ?